Tout commence par l’omniprésence d’images hyper-sexualisées de femmes, jusqu’au moindre recoin de la toile, du papier, des miroirs des rues. Un paysage que l’on me renvoie comme acquis, normal, inévitable.
Je replonge alors la mémoire de mon corps adolescent, les premiers émois, les difformités liées aux transformations, les regards qui changent, les agressions sérieuses et les autres, plus fondues dans l’horizon. Je retrouve à cet endroit précis l’enjeu de la représentation qui naît sans s’en rendre compte et de ce corps puissamment subversif parce qu’il est.
Commence alors l’exploration de cette peau « vue du dedans » et « vue du dehors » qui nous sépare du monde. Une femme multiple éclot. Elle cherche ses alignements. Pour tenir ? Pour répondre à ce que l’on attend d’elle ? à ce qu’elle croit percevoir d’elle-même ?
Des morcellements apparaissent, elle en perd la tête ou les bras, chute ou se redresse. Peu à peu, une intériorité s’effeuille, une transgression fine voit le jour.»
Florence Loison