OUÏR : la démarche pédagogique avec le spectacle
Le spectacle [OUÏR – Le Consentement] peut se représenter en amont ou en aval des ateliers et théâtre-forums menés auprès de chaque classe ou groupe de publics concernés. Le projet se pense et s’organise en fonction de chaque territoire et contexte pluri-partenarial.
Les ateliers
Les pratiques artistiques sont un espace sensible et sécurisé où il est possible de s’exprimer autrement que par la parole. Nous pensons qu’il est possible, voire plus facile, d’explorer des thématiques complexes, vivant une expérience sensible. Ainsi les notions ne passent plus par l’endroit unique de l’apprentissage, mais de l’expérience empirique du vécu.
Cet espace est un endroit transformation, d’interrogation, d’expérimentation. Cette expérience permet encore une fois de développer le climat de confiance propice à l’interrogation sur la place de chacun.e dans une relation, ce qu’il ou elle est prêt.e à accepter pour vivre une relation et cerner sa propre limite : celle du “oui”.
Chaque classe concernée est divisée en 3 groupes et travaille dans 3 espaces différents, au sein de l’établissement qui accueille.
Diviser la classe en petits groupes est important pour créer un espace propice à l’installation de la confiance, ou la parole et l’expérience vont se vivre à l’écoute des uns des autres.
Chaque groupe est mené par un binôme artistique. Il se compose d’un comédien et d’une danseuse, cette complémentarité permet une approche double, riche, complémentaire.
Les saynètes ou théâtre-forum
Le spectacle et les ateliers se retrouvent synthétisés à un endroit final, inspiré du théâtre forum. La parole n’étant pas facile à prendre devant ses camarades, nous avons imaginé une séance ludique proposant des saynètes sur le thème du consentement, illustrant de manière concrète certains cas. Les saynètes jouées par les comédien.nes improvisateur.ices ont pour but de faciliter les échanges sur un sujet si délicat à aborder.
Nous jouons ces situations avec une certaine légèreté mais en essayant d’être au plus proche de la réalité. La trame de ces scènes sont préparées en amont mais sont improvisées sur le moment afin d’apporter une ouverture à la parole extérieure. Les scènes posent en général une question sur le (non) consentement et ne proposent pas de résolution.
A la fin de la scène, on demande aux élèves de voter. Trois options s’offrent à eux pour répondre à cette question : Y-a-t-il ou non consentement ? Je ne sais pas – Oui, il y a consentement – Non, il n’y a pas consentement. Nous examinons tous ensemble les votes et s’ensuit un échange. Pourquoi ont-ils choisi telle ou telle réponse ? L’expression est libre, sans jugement. Chacun.e cherche à argumenter son choix.
Après le temps de discussion, les comédien.nes improvisent des suites possibles à ces situations en suivant les propositions des élèves, essayant ainsi de les résoudre de différentes façons.
La séance se termine sur des échanges plus libres sur le sujet. Nous donnons une liste de numéros verts de téléphone ou d’associations aux élèves. Il arrive que certains élèves à la fin de l’atelier souhaitent parler en privé à un des intervenants (comédien.nes ou professionnel.les de santé), nous les orientons à ce moment vers les services compétents et nous sommes relayés par les professionnels de santé présent.e.s à nos côtés.
Nous avons, depuis 2022, enrichi cet espace avec la présence de membres de comités de prévention des violences, animés et organisés par les Délégations départementales aux droits des femmes et à l’égalité, soutien au projet, afin que les réponses soient plurielles et apportées par des acteur.ice.s de la prévention actifs sur le territoire concerné.
Par ailleurs, nous sommes accompagnés du sexologue Tristan Jeangène Vilmer, qui participe à notre projet depuis le début, à toutes les étapes de l’événement : il introduit le spectacle, il est présent dans les ateliers et co-anime avec nous le théâtre-forum.
En effet, dans ce projet, la présence de professionnels sur cette question est primordiale.